Engagée dès 1940 dans la résistance, infatigable passeuse de mémoire, enseignante, Odile de Vasselot nous invite à transmettre la mémoire de ceux qui ont refusé de baisser les bras face à l’oppression et à la dictature.
« Souvenez-vous toujours : rien n’est jamais perdu, il ne faut jamais baisser les bras. »
Ce message de foi inébranlable en l’avenir résume à lui seul la vie d’Odile de Vasselot, figure discrète mais majeure de la Résistance, qui s’est éteinte le 21 avril à l’âge de 103 ans.
Sentinelle de la liberté, elle appartient à cette lignée de femmes et d’hommes qui ont choisi de dire non à l’oppression au péril de leur vie. Souvent dans l’ombre, toujours avec courage.
À seulement 18 ans, Odile de Vasselot répond à l’appel du Général de Gaulle et entre dans la Résistance en 1940. Elle tourne le dos aux premiers soldats de la Wehrmacht croisés dans Paris occupé, puis participe, quelques mois plus tard, à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Élysées. Une manifestation interdite par l’occupant et l’un des premiers élans publics de la Résistance.
Au sein des réseaux Zéro France et Comète, elle transmet des renseignements entre Paris et Toulouse, aide des aviateurs alliés à franchir la frontière franco-belge, et échappe à plusieurs reprises à l’arrestation et à la mort. Avec abnégation, elle accomplit l’indicible : résister, coûte que coûte.
Son héroïsme est silencieux, mais immense. Elle ne cherchera ni gloire ni honneurs. Une fois la guerre terminée, fidèle à ses convictions, elle reprend ses études d’histoire à la Sorbonne, devient enseignante au lycée Sainte-Marie à Neuilly-sur-Seine, puis Proviseure du collège Sainte-Marie de Passy. Elle enseignera ensuite au sein de la Communauté Saint-François-Xavier à Paris avant de fonder le collège-lycée Sainte-Marie en Côte d’Ivoire en 1962. Elle y enseigne pendant trente années. À son retour en France dans les années 1980, elle continue de transmettre son histoire aux jeunes générations. Infatigable passeuse de mémoire.
Aujourd’hui, alors que les visages de la Résistance s’effacent, nous avons le devoir de faire vivre ces récits. Car c’est grâce à des femmes comme Odile de Vasselot que notre pays a pu retrouver sa liberté et sa dignité.
Son nom mérite d’être transmis. Son courage, salué. Sa mémoire, honorée.
Rendre hommage à Odile de Vasselot, c’est rappeler que la liberté est un combat de chaque instant. C’est dire que face à la haine, au renoncement, « rien n’est jamais perdu ». C’est affirmer que l’histoire des femmes dans la Résistance doit être racontée, valorisée, célébrée.
Merci, Madame, pour votre bravoure silencieuse.
Merci d’avoir cru en un avenir libre.
L’équipe de la République en Commun