C’est pourquoi, au moment crucial où se jouent les négociations budgétaires pour la prochaine programmation 2028-2034 dans nos institutions européennes, nous appelons à défendre et renforcer ce programme, véritable moteur pour une citoyenneté européenne éclairée, solidaire et prête à relever les grands défis de notre époque. Car l’éducation, la formation, le sport et la culture restent les leviers les plus puissants pour construire des esprits libres et éclairés.
Erasmus+ ou l’ambition d’une cohésion européenne
Erasmus+ est plus qu’un simple programme d’échanges : il incarne la possibilité de bâtir des ponts entre les peuples, d’enrichir les citoyens d’une culture et de valeurs européennes communes et de créer des liens durables par-delà les engagements nationaux. Dans un contexte géopolitique complexe, ce programme est un outil indispensable pour renforcer l’unité européenne, un engagement pour une société plus inclusive et plus solidaire.
Dans la période actuelle, les peuples européens doivent pouvoir se sentir unis. Ainsi, l’Europe de la défense, cette ambition de faire face ensemble aux menaces extérieures, ne peut se construire sans un socle humain de citoyens fiers de leur solidarité. En permettant aux jeunes Européens de partager une expérience commune, Erasmus+ renforce leur compréhension réciproque, leur sentiment d’appartenance à une communauté européenne et leur attachement aux valeurs fondamentales sur lesquelles s’est construite l’Europe communautaire : la paix, la liberté, la démocratie, l’État de droit et le respect mutuel.
Après près de quarante ans, quel avenir pour le programme ?
Depuis son lancement en 1987, le programme est en progrès constant : il s’est démocratisé et devient aujourd’hui un instrument clé pour notre souveraineté et la compétitivité européenne. Cette montée en puissance d’Erasmus+ se traduit par son succès auprès des publics scolaires, universitaires, en passant par les apprentis ou les adultes éloignés de l’emploi, par exemple.
Les négociations sur le futur cadre financier de l’Union européenne pour la période 2028-2034 entrent dans une phase décisive. Nous sommes convaincus que défendre Erasmus+, c’est défendre l’ensemble des politiques européennes. Ce programme si symbolique demeure le principal moteur de la mobilité, de l’ouverture d’esprit et de la compréhension mutuelle entre les citoyens de l’Union, comme l’a voulu Jacques Delors au moment de sa création en 1987. Sans Erasmus+, il ne peut y avoir de citoyenneté européenne, ni de projet commun ambitieux, pas plus que d’autonomie stratégique face aux menaces impérialistes.
En 2024, ce sont près de 185 000 étudiants, apprentis, élèves, bénévoles, demandeurs d’emploi ou enseignants, qui ont accompli une mobilité dans un autre pays pour développer leurs compétences et tisser des liens avec d’autres Européens. Erasmus+ est une chance dans un parcours de vie.
Il est temps maintenant de renforcer le programme en augmentant son budget pour répondre à une demande croissante, et d’inscrire la solidarité européenne au cœur de notre modèle de développement. Nous appelons la Commission européenne, le Parlement européen et les gouvernements des États membres à soutenir le programme Erasmus+ avec conviction, ambition et détermination. L’avenir de l’Europe se construit dans la solidarité, l’éducation et l’échange.
Signataires, membres du Cercle Erasmus+
- Jean ARTHUIS, ancien ministre et député européen, président d’Euro App Mobility
- Clément BEAUNE, président du Cercle Erasmus+, ancien ministre de l’Europe et des Transports
- Laure COUDRET-LAUT, ancienne directrice de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation
- Michel DERDEVET, président de Confrontations Europe, vice-président de la Maison de l’Europe à Paris
- Sonia DUBOURG-LAVROFF, inspectrice générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche, ancienne directrice de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation
- Laurence FARRENG, députée européenne, membre de la Commission de la culture et de l’éducation
- Gabriel FRAGA, vice-président de l’Association nationale des directeurs et des cadres de l’éducation des villes et des collectivités territoriales (ANDEV)
- Samia GHOZLANE, directrice de la Grande École du Numérique
- Antoine GODBERT, délégué de région académique aux relations européennes, internationales et à la coopération (académie de Paris), ancien directeur de l’Agence Erasmus+ France / Éducation Formation
- Thibaut HAAN, délégué général du Parlement européen des Jeunes
- Arnaud NGATCHA, adjoint à la Maire de Paris en charge de l’Europe, des relations internationales et de la francophonie
- Julien PEA, directeur de la maison de l’Europe en Bourgogne-Franche-Comté
- Emma RAFOWICZ, députée européenne, vice-présidente de la commission de la culture et de l’éducation
- Sylvie RETAILLEAU, ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, professeure des universités
- Léa ROMBEAUT, déléguée générale d’Erasmus Student Network France
- Jean-Christophe SCIBERRAS, président-fondateur de NewBridges
- Thomas SPIELKAMP, directeur de l’Agence Erasmus+ en Allemagne
- Lamri ADAOUI, président de France Universités
- Gabriel ATTAL, ancien Premier ministre, député, président du parti Renaissance
- Martine AUBRY, ancienne maire de Lille
- Gil AVÉROUS, maire de Châteauroux, président des Villes de France
- Frédérique BERROD, présidente de l’Université de Strasbourg
- Philippe BESSON, écrivain
- Philippe BRIAND, président de l’Université Savoie Mont Blanc
- Pascal CANFIN, député européen
- `Barbara CASSIN, académicienne française
- Thomas CAZENAVE, ancien ministre des Comptes publics, député de la 1ère circonscription de Bordeaux
- Claire CHAZAL, journaliste
- Ilana CICUREL, ancienne députée européenne
- Bertrand DELANOË, ancien maire de Paris
- Carole DELGA, présidente de la région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
- Stéphane DIAGANA, athlète, médaillé olympique et consultant sportif
- Rita DIAS, présidente Erasmus Student Network international
- Joël FOURNY, président des Chambres des métiers et de l’artisanat
- Julie GAYET, actrice et productrice
- Anne GENETET, députée, ancienne ministre de l’Éducation nationale
- Raphaël GLUCKSMANN, député européen
- Sandro GOZI, député européen
- Carole GRANDJEAN, ancienne ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, directrice des ressources humaines du Groupe Etam
- Sylvie GUILLAUME, ancienne députée européenne
- Thibaut GUILLUY, directeur général de France Travail
- Pierre HURMIC, maire de Bordeaux
- Clément HERVIEU-LÉGER, pensionnaire et administrateur général de la Comédie-Française
- Fatiha KELOUA HACHI, députée, présidente de la commission culture et éducation
- Cédric KLAPISCH, cinéaste
- Alain LAMASSOURE, ancien ministre et député européen
- Jack LANG, président de l’Institut du monde arabe
- Isabella LENARDUZZI, directrice-fondatrice de JUMP
- Sylvain MAILLARD, député, initiateur de la loi « Erasmus de l’apprentissage »
- Patrick MARTIN, président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF)
- Thierry MARX, chef étoilé, homme d’affaires
- Claudine MONTEIL, écrivaine, diplomate et présidente de Femmes Monde
- Renaud MUSELIER, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur
- Marie-José PÉREC, athlète, championne olympique
- Florence POIVEY, présidente de WorldSkills France
- Karine REVERTE, directrice générale de l’association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap (LADAPT)
- Franck RIESTER, ancien ministre, député
- Sylvie ROBERT, vice-présidente du Sénat
- Leïla SLIMANI, écrivaine, lauréate du prix Goncourt
- Cédric VILLANI, mathématicien, lauréat de la médaille Fields
- Salima YENBOU, ancienne députée européenne