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Défendre la science, c’est défendre notre démocratie

Publié le 16 avril 2025
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En diminuant les moyens pour les scientifiques et les universitaires, Donald Trump et les dirigeants qui se revendiquent de son idéologie y compris en Europe restreignent l’accès de tous aux savoirs, relèguent au second plan de sujets fondamentaux et imposent leur vérité face à celle de la science.

Je regarde avec une profonde inquiétude l’assaut mené par Donald Trump contre la science. Licenciements massifs dans les laboratoires, coupes budgétaires brutales, sujets scientifiques censurés, chercheurs bâillonnés… Le climat, la santé publique, les inégalités : autant de domaines vitaux sacrifiés sur l’autel d’un agenda idéologique.

Ce recul n’est pas anodin. Je constate que de l’Argentine à la Hongrie, la science devient la cible de régimes qui craignent sa force émancipatrice.

Cette attaque doit nous réveiller, ici en France et au-delà en Europe. Car la science est une condition essentielle du progrès social. Elle est un pilier de nos sociétés libres, un rempart contre les obscurantismes et les dogmatismes. Je refuse que la vérité scientifique soit reléguée au rang d’opinion. Je refuse que l’on fasse taire celles et ceux qui, par leur travail rigoureux, nous éclairent sur les défis immenses que nous devons affronter : le dérèglement climatique, les pandémies, les inégalités sociales, les mutations technologiques…

Restons vigilants car cette crise de la vérité n’épargne pas la France. Ces dernières années, le relativisme progresse, les faits deviennent discutables, les savoirs suspects. C’est un climat inquiétant, dans lequel les chercheurs, les enseignants, les journalistes, sont régulièrement pris pour cibles. Pourtant, ce sont eux, ces acteurs de la recherche et du savoir, qui permettent à notre démocratie de tenir debout. Car une société sans science est une société vulnérable, une proie facile pour les colporteurs de contre-vérités et les complotistes.

Je refuse que l’on fasse taire celles et ceux qui, par leur travail rigoureux, nous éclairent sur les défis immenses que nous devons affronter : le dérèglement climatique, les pandémies, les inégalités sociales, les mutations technologiques…
Carole Delga

Héritière des Lumières, la France se doit d’être exemplaire. Elle doit garantir à ses chercheurs les moyens d’une recherche libre, stable, indépendante. Elle doit aussi redevenir un refuge pour les intellectuels menacés dans le monde, comme elle l’a été par le passé. Sur la scène européenne, elle doit plaider pour un mécanisme commun de protection de la liberté scientifique, face aux reculs constatés y compris dans l’UE.

En Occitanie, nous prenons notre part : face aux menaces qui pèsent sur la liberté académique aux États-Unis, nous tendons la main aux chercheurs américains. La Région débloque ainsi 2 millions d’euros pour leur permettre de poursuivre leurs travaux en toute indépendance, en lien avec les universités de Toulouse et de Montpellier.

En parallèle, nous renforçons notre combat contre les «  fake news » et pour la diffusion de la culture scientifique pour tous. Chaque année, plus de 200 000 personnes en Occitanie participent à des conférences, des débats, des actions pédagogiques. Partout, sur tous les territoires, nous donnons accès à l’enseignement supérieur à notre jeunesse dans les villes universitaires d’équilibre et même dans de petites villes où les lycées accueillent des formations supérieures. Cette éducation scientifique et universitaire doit redevenir une grande cause nationale. Apprendre à douter, à vérifier, à raisonner : c’est ainsi qu’on forme des citoyens libres. C’est ainsi qu’on fait vivre la République.

Marie Curie disait : « Toute collectivité civilisée a le devoir impérieux de veiller sur le domaine de la science pure. » C’est ce devoir que j’entends assumer. Parce que défendre la science, c’est défendre la liberté, la démocratie et l’avenir.

Carole Delga